La toilette sèche
Présentation:
On pourrait croire que notre planète possède davantage d'eau que de terres, mais il n'en est rien puisque cette eau est salée. Sur le potentiel d'eau salée, seule 2,5 % d'eau sont potables dont 2 % proviennent des glaciers. 0,5 % vient des lacs ou des rivières. La problématique est bien réelle à l'échelle de la planète !
La cuve des toilettes est le deuxième consommateur d'eau de la maison, après les bains et douches : de 30 à 40 litres par personne, d'eau parfaitement potable.
La chasse d'eau (30 % à 45% de la quantité d'eau par foyer) symbolise à elle seule les imperfections de la gestion de l'eau dans notre société.
En plus de l'énorme gaspillage d'eau engendré, c'est donc un non-sens écologique sans précédent que de mêler les déjections humaines ou animales à l'eau. L'homme est le seul animal à déféquer dans son eau de boisson!
Il est donc urgent de prendre au sérieux un produit comme les toilettes sèches car l'eau est aujourd'hui plus que jamais précieuse. Ce procédé, comme son nom l'indique, n'utilise pas d'eau.
C'est une approche qui demande à repenser notre attitude face à nos déchets.
Elles sont également une réponse concrète à ceux d'entre vous qui pratiquent déjà le compostage.
C'est quoi au juste et comment ça marche?
Première proposition
Le principe des toilettes sèches est simple : un siège et un « seau » disposé au-dessous, qui recueille les matières fécales et l'urine. Il s'agit de la TLB (Toilette à Litière Bio-maîtrisée) ou de la toilette sèche rustique. Rien à voir avec les cabanes au fond du jardin, leurs odeurs pestilentielles et leurs nuées de mouches que certains ont connues.
Après chaque utilisation, au lieu de tirer la chasse d'eau, l'habitude doit changer,
l'occupant des lieux doit déverser sur ses excréments une couche de « litière » riche en carbone. Les copeaux de bois et la sciure sont l'idéal : les premiers aèrent les déchets et la seconde absorbe les urines, couvre l'odeur et soigne « l'esthétique ». Ces matériaux vont absorber le solide et le liquide en bloquant les odeurs. Le vidage s'effectue une fois par semaine pour une personne.
Cette méthode est 100 % autonome et portable.
Deuxième proposition
La deuxième solution concerne des toilettes sèches à séparation d'urine. La cuvette comprend une récupération des urines. Les urines vont directement sur le compost ou sont récupérées et stockées dans un container pour utilisation comme fertilisant pour votre potager (mais en dilution à 10% seulement!). Dans ce cas, vous n'êtes pas obligé d'ajouter à chaque «passage» de la sciure (ou autre matériau). En effet, un système de ventilation peut être intégré et accélérer le "déshydratation" de la matière fécale et ainsi stopper les odeurs. Cet équipement convient parfaitement pour les rez-de-chaussée à l'intérieur d'une maison. Le vidage s'effectue 1 fois tous les 1 mois à 1 mois 1/2.
Ce type d'installation peut donc nécessiter une énergie électrique, à très faible consommation, (possibilité d'énergie solaire), elle n'est alors pas autonome.
Troisième proposition
Des toilettes sèches à lombricompostage.
Dans ce cas, la cuvette est reliée directement à l'unité de compostage, via un tuyau. Il est conseillé de récupérer l'urine en prévoyant le même système que dans la solution précédente. Le bas de l'unité de compostage contient des lombrics qui œuvrent formidablement pour la transformation de nos matières. Au bout d'un an, il ne restera que 30% du volume total, puis 2 à 3 au bout de 5 à 6 ans. Ce type d'utilisation nécessite un sous-sol ou vide cave de 1.50 m au minimum. Un système de ventilation intégré stoppe les odeurs. Le vidage s'effectue 1 fois tous les 8 à 15 ans (suivant la cuve de stockage). Un fabuleux terreau est obtenu.
Ce type d'installation nécessite une énergie électrique, à très faible consommation,(possibilité d'énergie solaire), elle n'est pas autonome.
L'odeur :
Dans la première proposition, l'odeur est masquée par les copeaux de bois à condition que la matière première utilisée (copeaux ou sciure) soit bien sèche. Le récipient de la cuve des toilettes sèches peut être en inox (coût élevé). La cuve en plastique, n'est pas plus écologique, mais inconvénient majeur, sous l'effet de la chaleur (due à la fermentation), le plastique peut s'imprégner à la longue de l'odeur de l'urine. Les autres solutions proposées sont équipées d'une ventilation, donc sans odeur.
Réglementation:
Un arrêté sur l'assainissement non collectif du 07 septembre 2009 publié dans le JO du 9 octobre 2009 reconnaît les toilettes dites sèches. On dénombrait en 2009 près de 2000 installations sur le territoire français recensées par l'association Empreinte, relevant en grande partie de l'auto-construction.
Cerise sur le gâteau:
Sur ces 2000 installations, en estimant qu'elles sont utilisées près de 10 fois par jour et en considérant qu'une chasse d'eau consomme 6 litres (estimation basse), elles permettent d'économiser près de 45 millions de litres d'eau potable chaque année et autant qui ne seront pas traités par un quelconque assainissement, ni ne viendront polluer nos rivières et nappes phréatiques.
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